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"Les humanités " dans le secteur de la mode et du luxe pour les masters et les alternants de l'IFA Paris
07
March
2025

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Quelle place pour la durabilité à la Fashion Week ?
30
October
2022

La Fashion Week Parisienne touche à sa fin et boucle un mois de défilés et événements, de capitale en capitale. Le sujet de l’empreinte environnementale et sociale de ces semaines de la mode questionne. En 2019 déjà, le Swedish Fashion Council annulait la Fashion Week suédoise en raison de son impact écologique. Celle-ci a depuis fait son retour, mettant l’accent sur l’engagement des maisons de mode.

Se positionnant comme l’exception qui confirme la règle, la capitale danoise s’illustre par la volonté de devenir « la capitale de la mode responsable », avec des partis pris forts. C’est là un véritable pas de côté par rapport à toutes les autres fashion Week de la période. L'événement a ainsi adopté en 2019 le Sustainability Action Plan 2020 - 2022 pour une politique zéro déchet, un objectif de réduction de 50% de son impact environnemental ainsi que son intention de devenir “une plateforme de changement pour le secteur plutôt qu’un événement traditionnel”. Ayant lieu en amont du classique mois occupé par les semaines à New York, Londres, Milan et enfin Paris, la Copenhagen Fashion Week gagne alors en popularité.

La volonté de s’engager vers une mode plus responsable est également un sujet important dont s’est emparé la Fédération de la Haute Couture et de la Mode (FHCM). Le projet, initié en 2019, a finalement vu le jour en 2021 et correspond au lancement de deux outils d’accompagnement et d’écoconception, réalisés avec le cabinet PwC. Un premier volet lié à la mesure de l’impact de l’événement dans une volonté de réduction de celui-ci, et un second outil relatif aux collections afin de réduire les émissions sur la chaîne de valeur industrielle. À noter que à date, peu de maisons revendiquent l’utilisation de ces outils. D’autres initiatives viennent compléter les efforts de la FHCM, comme la mise en place d’une flotte de véhicules électriques officiels depuis 2020, des bus Paris Fashion Week ® shuttle et autres trottinettes, ou encore des initiatives de valorisation et réemploi des déchets.

Du côté des défilés, des propositions sont formulées pour tenter de minimiser l’impact engendré par ces événements. Cette envie se retrouve auprès d’acteurs de l’organisation de ces événements. Ainsi, le Bureau Betak, spécialisé dans la production et le design de défilés de mode, a obtenu la certification ISO 20121, « l’événementiel pour un développement durable ». Cette norme dit offrir les lignes directrices et meilleures pratiques pour maîtriser l’impact social, économique et environnemental des événements (NDLR Bureau Betak a organisé le défilé polémique dans le désert d’Agafay au sud du Maroc pour Saint Laurent). Des matières plus respectueuses de l’environnement ont aussi fait leur arrivée sur les catwalks. Botter, marque lauréate du grand prix du jury du Festival d’Hyères en 2018, et dont les fondateur.ice.s, Lisi Herrebrugh et Rusemy Botter, ont été recruté.e.s comme directeurs artistiques pour Nina Ricci peu après, a proposé une collection comprenant des vêtements fabriqués, entre autres, à partir d’algues et de plastique recyclé sobrement intitulée “The Plastic Sea”. Stella McCartney, pionnière de l’engagement écologique dans le luxe, a également mis l’accent sur des matières plus propres (87% de tissus éco responsables cette saison) dont le coton régénératif, issu d’une méthode d’agriculture qui permet d’enrichir la terre en parallèle de la production dans une vocation de réparation des sols. Sous l’impulsion de Gabriela Hearst, directrice artistique de Chloé et reconnue pour son engagement en faveur d’une mode responsable, les matériaux à impact réduit représentent 64% de l’offre produits présentée pour le défilé printemps-été 2023 de la maison parisienne. Connus pour leur militantisme et leur prise en compte des enjeux actuels, les élèves de l’école de mode engagée Casa 93 ont aussi pu présenter au Palais de Tokyo leur collection upcyclée “Carjack”, utilisant notamment des tissus invendus des Galeries Lafayette et La Redoute.

Malgré ces avancées notables, l’ensemble du secteur ne s’est pas encore pleinement emparé du sujet. L’article Why is sustainability still absent from fashion month? de Rachel Cernansky pour Vogue Business pointe du doigt un enjeu important : les matières alternatives parfois utilisées par les maisons appartiennent régulièrement à des collections capsules attirant les consommateur.ice.s soucieux de leur consommation tout en restant majoritairement séparées des collections principales. La mode durable et engagée reste ainsi à la marge et n’est pas présentée comme une alternative complète qui puisse intéresser et être consommée par tout le monde.

Au-delà de la production textile, les semaines de la mode sont pointées du doigt pour l’empreinte carbone qui en découle. Trajets en avions, installations énergivores déplacées en camions, courses en voiture de défilé en défilé malgré les navettes électriques affrétées sont autant d’aspects qui font scandale. 241 000 tonnes de CO2 pour une année de Fashion Week selon un rapport Zero Market, dont 147 000 tonnes de CO2 liés aux trajets en avions. Et ce bilan ne prend en compte que les quatre villes principales ainsi que les déplacements des designers et acheteurs. Les médias, créateur.ice.s de contenu et autres influenceurs ne font donc pas partie de ce bilan, ce qui ferait probablement exploser le résultat final au vu de l’affluence habituelle. Pour le moment, seul le recours à la compensation carbone est envisagé pour minimiser l’impact des transports, sans objectif de réduction au préalable… (Chloé s’engage par exemple à compenser les émissions restantes par le biais de projets de compensation carbone). La crise sanitaire et l’annulation des défilés ont entraîné une numérisation de la présentation des collections, l’impact environnemental (pollution numérique, consommation électrique, matériel) subsiste mais une partie des émissions liée aux déplacements a pu être évitée. Depuis, les shows se sont enchaînés, suivis par des rediffusions en ligne. Il semblerait que l’aspect numérique serve d’accompagnement à l’événement plutôt que d’alternative. Enfin, les défilés sont légitimement décriés pour leur manque d’inclusivité. Ainsi, même si des marques comme Ester Manas proposent une meilleure représentation et une démocratisation des corps, les fashion week ne s'illustrent pas toujours par le body positive et la diversité.

Des voix issues de mouvements de contestation se sont levées, des instigatrices de « Fashion Week durable » montent au créneau et des événements « Anti-Fashion week » voient le jour. Néanmoins, la fashion week telle que nous la connaissons reste un des facteurs de réussite des capitales de la mode et n’est pas près de disparaître. Les initiatives responsables, encore timides et en marge des défilés, sont toutefois de plus en plus présentes. Un véritable changement de paradigme aura lieu lorsque les engagements environnementaux et sociaux feront partie intégrante de chaque réflexion, et non plus réservés comme des collections capsules. La haute couture se doit de se réinventer sans perdre sa créativité, en offrant des imaginaires non normatifs, en continuant à s’inspirer de la nature tout en la respectant et en allouant une partie de ses marges à des projets de réemploi, de réinsertion, de régénération et d'innovations responsables.

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L'horlogerie se met à l'heure de la durabilité
05
October
2022

Le 13 septembre a eu lieu à la Maison de la Paix à Genève, le Watch Forum 2022, un événement organisé par Watches and Culture, le département culturel de la Fondation de la Haute Horlogerie, en collaboration avec ethiwork, studio d’impact.


Le temps d’une journée, experts, scientifiques, dirigeants, activistes, se sont rassemblés avec à cœur d’inspirer, d’échanger, d’apporter des solutions et d’ouvrir le débat autour des enjeux climat, biodiversité, circularité, diversité et inclusion. Au travers de panels inspirationnels et orientés solutions, le secteur de l’horlogerie a témoigné de sa transformation vers plus de durabilité notamment dans les chaînes de sous - traitance.

L’ensemble du narratif de la journée était structuré autour des 3 piliers de la Watch and Jewellery Initiative 2030, créée par Kering et Cartier et lancée en Octobre 2021 dans le cadre des Objectifs de Développement Durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies ainsi que des 10 principes du Global Compact.

Retour sur cette journée riche en partage et en apprentissage.

Pilier numéro 1 - renforcer la résilience climatique

“Le premier objectif de l’initiative consiste à s’engager dans des actions prioritaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, conformément à l’objectif 1,5°C d’ici 2030, afin d’atteindre l’objectif “zéro émission” d'ici 2050.”

Les derniers mois ont été marqués par les catastrophes naturelles, des records de température et une planète qui appelle à l’aide, si bien qu’il est aujourd’hui difficile de ne pas se saisir de l’urgence climatique.
Selon les différents rapports publiés par les marques au cours des dernières années, entre 80% et 99% de l’impact environnemental du luxe haut de gamme se situe dans le scope 3 de la chaîne de valeur. C’est donc ici que se situe l’enjeu de la transformation des marques mais c’est également ici que l’opacité de la chaîne d’approvisionnement est la plus importante. Or, parler de “net-zero positive” implique d’avoir des données précises afin de pouvoir s’attaquer à une décarbonisation. Une entreprise difficile pour les marques comme l’a rappelé, McKenna Smith, Target Validation Manager à la Science Based Targets Initiative (SBTi), et ce, quel que soit leur niveau d’engagement mais qui ne doit pas pour autant freiner les marques dans leur quête de progrès. La résilience climatique est une épopée qui impose un travail de collaboration et qui doit embarquer l'ensemble des acteurs du secteur, la bonne nouvelle cependant, comme l’a souligné, Andrew Prag, Senior Advisor à la Direction environnement de l’OCDE, c’est qu’il n’est pas trop tard pour agir, et inverser la tendance.

Pilier numéro 2 - préserver les ressources pour la nature et les communautés

“Le deuxième objectif de l’initiative est de s’assurer que les modes d’approvisionnement employés par l’industrie ont un impact positif sur la nature, les espèces et les communautés”

Chaque année, des centaines de milliers d'hectares de forêt sont brûlés pour l’élevage destiné à la production de cuir, des millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans les océans, et les sols se retrouvent pollués par les activités extractives, impactant les écosystèmes environnants. Pourtant, comme l’a si bien dit Damian Oettli, Responsable de l’équipe de Marchés, WWF Suisse, lors de son intervention, “La biodiversité, au sens de la nature, est partout.” et elle se doit d'être protégée et régénérée.
Si l’on prend l’exemple des montres plongeuses, symboles des explorateurs, de l’aventure, du voyage, de l’océan, on s’aperçoit très rapidement que le secteur est intrinsèquement lié aux éléments naturels.
Comme a su le souligner,  Gérard Bos, ancien Directeur du Programme mondial pour les entreprises et la biodiversité de l'UICN, la biodiversité est devenue le nouveau défi à surmonter pour l’industrie du luxe car sa prise en compte par les marques n’est plus uniquement une obligation morale ou réputationnelle. Qu’il s’agisse de régénération, de contribution, de réduction des impacts ou de la préservation de la biodiversité, les solutions “nature positive” sont amenés à devenir les nouveaux référentiels et auront de plus en plus d’importance pour le secteur financier dans les mois et années à venir, faisant de la prise en compte de la biodiversité par les marques une obligation financière.

Pilier numéro 3 - favoriser l’inclusion dans les chaînes de valeur

“Travailler collectivement pour définir un engagement minimum et identifier les certifications pertinentes pour sa chaîne d’approvisionnement”

Pour des raisons d’impact environnemental, de préservation des ressources, mais également pour des questions éthiques, de nombreuses marques ont décidé, au cours de ces dernières années, de quitter les mines pour se concentrer sur des métaux recyclés. Une pratique qui, selon Sabrina Karib, Fondatrice du Precious Metals Impact Forum, ou encore Marcin Piersiak, Directeur Exécutif Europe, de l’Alliance for Responsible Mining, peut avoir des conséquences sur les mines artisanales. Selon l’OCDE, 50 millions de personnes participent à l’activité extractive à travers le monde, et 20 millions pour la seule extraction aurifère, soit l’équivalent de 500 tonnes d’or par an. Aujourd’hui, il est estimé que 80% de cette main d'œuvre travaille dans les mines artisanales, or quitter les mines artisanales signifie souvent cesser les contrôles sur les conditions de travail, l’utilisation de substances chimiques et la surexploitation des mines, créant encore davantage de dommages sur les populations dépendantes économiquement de ces activités.

Cependant, les risques sociaux pour les marques ne se situent pas uniquement dans le scope 3. Les Millenials, nouveaux consommateurs du luxe sont de plus en plus regardant sur les sujets d’équité, mais également d’inclusion et de diversité, un chemin sur lequel les challenges à surmonter restent nombreux. En effet, si l’industrie du luxe est composée à 70% de femmes, celles-ci restent encore sous-représentées dans les postes à responsabilité tout comme les personnes issues des minorités. Des défis qui, selon Chiara Condi, consultante, activiste et créatrice du podcast The Other Half, peuvent se surmontent aisément par l’éducation des salariés et des dirigeants sur ces questions.



So, what’s next?

Si l’impact du secteur horloger est moindre en raison de la durabilité dans le temps des produits, la montre, en tant qu’objet iconique issu d’une industrie d’excellence se doit de montrer l’exemple et d’exceller dans l’ensemble de ses activités et par conséquent, de surmonter ces défis. Des marques comme Ulysse Nardin, Panerai, Oris, IWC ou encore Jaeger-LeCoultre l’ont bien compris et ont témoigné pour nous, tout au long de la journée, de leur voyage, pour une horlogerie, durable, responsable, inclusive et vecteur de changement. Qu’il s’agisse du choix de leurs ambassadeurs, de leurs recherches pour des matériaux innovants, de leur collaboration avec différentes industries, de leur soutien à la protection d’espèces en danger ou encore de leurs démarches pour plus d’inclusion et de diversité, tous ont pris la mesure des attentes demandées à l’égard.

En voici quelques exemples :
Panerai et son approche stratégique pour réduire ses déchets et son impact sur les ressources naturelles grâce à l’utilisation de matériaux recyclés, de partenariats avec des start-up issues de l’innovation ou encore avec l’industrie pharmaceutique.
La concrétisation dans les faits de cette politique de durabilité n’est ni plus ni moins que la Submersible eLAB-IDTM, constituée à 98,6% de matériaux recyclés.

Ulysse Nardin et sa politique de préservation des océans grâce à son soutien à de nombreux partenariats avec des ONG, universités, pour la préservation des requins, mais également ses initiatives pour réduire la pollution plastique au sein des océans, via le recyclage des filets de pêches ou encore sa politique 0 plastique pour ses emballages.
Une politique qui a fait ses preuves et grâce à laquelle Ulysse Nardin a pu baisser ses émissions de 36% au cours des six dernières années.

Jaeger-LeCoultre et son “Make our time better”, afin de promouvoir davantage d’égalité, d’inclusivité et d’équité au sein du secteur horloger, grâce à divers programmes tels que le Women Leadership Program créé en janvier dernier ou encore son partenariat avec la Fondation Michelangelo pour aider les jeunes artisans à s’insérer professionnellement.

Oris et son Sustainability Report, paru en avril 2022.

Autant d’initiatives qui témoignent de la volonté d’embrasser la transformation aux services d’impacts environnementaux et sociaux meilleurs en favorisant la collaboration avec d’autres secteurs de manière à implémenter davantage de circularité et de mettre les marges de ce secteur au service de l’innovation systémique.  
Comme l’a explicité Dr. Bérangère Ruchat, nommée Chief Sustainability Officer du groupe Richemont en février dernier, ajouter de la durabilité à un business model c’est bien, rendre le business model durable c’est mieux, et nécessaire. Or pour cela, les marques horlogères ont besoin d’être accompagnées dans leurs trajectoires durables et dans la réflexion de la mise en œuvre de solutions. C’est la proposition d’Aurélie Streit, Responsable de la Formation à la Fondation de la Haute Horlogerie avec le  ”meaningful watch mouvement”, de Watches and Culture.
Il est donc temps pour l’industrie horlogère de prendre toute la mesure de son excellence, et de marquer son empreinte environnementale, sociale et culturelle dans la durée de manière positive. Une responsabilité d’autant plus importante, maintenant qu’elle est classée au patrimoine immatériel de l’UNESCO.


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ethiwork,est dans le nouveau numéro de leather fashion design
21
September
2022
[PRESS] 🗞️ Une occasion de présenter nos trois piliers d'activités : 🤝 accompagner dans la définition et dans le déploiement des stratégies RSE et d'impact en favorisant l’engagement des parties-prenantes et l'adoption de nouveaux business model 👩‍🎓 former et démocratiser la formation #RSE à tous les professionnel·le·s du luxe et de la mode pour permettre l’intégration des enjeux d’impact dans leurs métiers : vendeur·se·s, employé·e·s, C-suite, expert·e·s. 💡 inspirer pour démocratiser l’accès aux ressources, aux solutions et aux connaissances sur la mode et du luxe durable pour les rendre accessibles et désirables ethiwork souhaite contribuer à créer les nouveaux imaginaires d’une mode et d’un luxe qui respectent les limites planétaires et le vivant. 🙏 merci @François Gaillard et Laetitia BLIN pour cette mise en lumière de notre studio
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